Le distributeur de boissons Cozigou en panne sèche à Dinan-Quévert

Par Corentin Le Doujet

Victime de la fermeture des bars et restaurants, le distributeur de boissons Cozigou annonce 98 % de chute de chiffre d’affaires pendant le confinement. Le site de Dinan-Quévert n’est pas épargné.

Directeur général du groupe Cozigou pour l’Ille-et-Vilaine et le Morbihan, Éric Lorand dirige le site de Dinan-Quévert depuis 2006 et développe son activité à Rennes et Fougères depuis 2019.
Directeur général du groupe Cozigou pour l’Ille-et-Vilaine et le Morbihan, Éric Lorand dirige le site de Dinan-Quévert depuis 2006 et développe son activité à Rennes et Fougères depuis 2019. (Le Télégramme/Corentin Le Doujet)

Principal distributeur de boissons du grand Ouest, le groupe familial Cozigou subit de plein fouet la fermeture des bars et restaurants, en cette période de (re)confinement. Basée à Plouisy, près de Guingamp, l’entreprise qui fête ses 60 ans en 2020 est implantée sur une dizaine de sites en Bretagne, dont cinq principaux, parmi lesquels figure Cozigou Côte d’Émeraude, dans la zone industrielle de Dinan-Quévert.

« Nos 17 camions de livraison sont à l’arrêt », ne peut que constater Éric Lorand, directeur de Cozigou Côte d’Émeraude, à Dinan-Quévert.
« Nos 17 camions de livraison sont à l’arrêt », ne peut que constater Éric Lorand, directeur de Cozigou Côte d’Émeraude, à Dinan-Quévert. (Le Télégramme/Corentin Le Doujet)

« 98 % de chute de chiffre d’affaires »

« Chaque confinement provoque 98 % de chute de notre chiffre d’affaires. L’activité s’arrête et seuls les Ehpad et hôpitaux sont livrés, ainsi que les commerces proposant de la vente à emporter. Nous projetons environ 50 % de perte d’activité sur l’année 2020, en cas de confinement des bars et restaurants jusqu’à la fin de l’année », estime Antoine Cozigou, petit-fils du fondateur et actuel président du groupe, depuis 2020. Période compliquée, pour l’empire familial aux chiffres florissants, qui affichait en 2019 un chiffre d’affaires de 148 M€ (contre 80 M€ en 2017) et un effectif de 500 salariés (contre 300 en 2017), à la suite du rachat des Cafés Coïc. « Les pertes se situent à plusieurs niveaux : la marchandise qui sera en date dépassée à la fin de ce deuxième confinement, la perte des frais de structures indispensables pour assurer un service minimum, la perte d’activité pendant quatre mois cette année, voire cinq mois et demi », explique Antoine Cozigou, loi du commerce à l’appui : « Ce qui n’a pas été vendu ne le sera jamais ».

17 camions à l’arrêt à Quévert

Sur le site de Dinan-Quévert, plutôt habitué au ballet des camions de livraison, c’est le calme plat. « 98 % de nos effectifs bénéficient du chômage partiel, seuls les services administratifs travaillent encore sur place, soit deux personnes, deux jours par semaine. Nos 17 camions sont à l’arrêt », indique Éric Lorand, directeur de Cozigou Côte d’Émeraude depuis 2006, qui s’est lancé à la conquête de Rennes (35) et Fougères (35) en 2019. Côtés volumes, le palmarès des produits porteurs est trusté par la bière en fûts (50 % du chiffre d’affaires) et le vin (20 %). « En temps normal, on livre environ 800 clients, dont 90 % de cafés et restaurants, dans l’est des Côtes-d’Armor et le nord de l’Ille-et-Vilaine, de Saint-Cast-le-Guildo au Mont-Saint-Michel, essentiellement dans les secteurs de Dinan, Dinard, Saint-Malo et Cancale. Avec un chiffre d’affaires de 18 M€ en 2019, on visait 20 M€ en 2020, mais ce sera 40 à 50 % de moins », note Éric Lorand, qui comptait évidemment sur le festival de Bobital et la Fête des Remparts pour booster l’activité estivale, ces deux gros rendez-vous représentant environ 7 % du chiffre annuel.

« On visait 20 M€ de chiffre d’affaires en 2020, ce sera 40 à 50 % de moins »
« On va se battre pour préserver les emplois de Cozigou Côte d’Émeraude », assure Éric Lorand.
« On va se battre pour préserver les emplois de Cozigou Côte d’Émeraude », assure Éric Lorand. (Le Télégramme/Corentin Le Doujet)

« On va se battre »

Cette situation inédite n’est pas sans susciter quelque inquiétude quant aux mois à venir. « Nos clients vont connaître des difficultés, et sans activité, certains auront du mal à rembourser leur prêt garanti par l’État et leurs charges », projette Éric Lorand, qui se veut cependant rassurant pour les 48 emplois de Cozigou Côte d’Émeraude : « Chauffeurs livreurs, commerciaux, personnels techniques et administratifs… On va se battre pour préserver les CDI ».

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