Dans l’entreprise familiale Mespoulet, qui depuis 1932 travaille à Argentat dans le secteur de la distribution de boissons, la troisième et quatrième générations font face au coup de massue économique de la pandémie.
Bars, restos, discothèques... le gros de la clientèle professionnelle à l’arrêt
Hier matin, zone artisanale de l’Hospital où se trouvent les locaux de stockage, le hall de réception des marchandises s’était mué en espace de vente. Et cette fois-ci à destination des particuliers, la clientèle normalement entièrement professionnelle de la structure étant totalement à l’arrêt.
« Quand mon fils Simon a repris avec moi voilà 8 ans, on avait envisagé tous les gros coups durs. Et on s’était dit que le pire auquel on pourrait faire face, c’est un été entièrement pluvieux ! Autant dire qu’on était loin de ce qui nous arrive, car depuis le 15 mars, 90 à 95 % de notre activité de distributeur et grossiste en boissons est à l’arrêt », relève Jean-Jacques Mespoulet, 43 ans de métier.Simon Mespoulet, quatrième génération dans l'entreprise qui a débuté en 1932, ici au côté de son père Jean-Jacques Mespoulet, qu'il a rejoint dans l'activité familiale il y a 8 ans.
Père et fils le disent calmement, sans céder au fatalisme : « Nous sommes des victimes collatérales. Nos clients, ce sont les bars, restaurants, discothèques, l’événementiel principalement. Autant de secteurs à l’arrêt. Sauf que nous ne pouvons toujours pas compter sur le fonds de solidarité, comme c’est le cas pour les restaurateurs, et tant mieux qu’ils puissent en bénéficier pour rester en activité », explique le père. Reste sur cette partie de l’activité de l’entreprise quelques clients, mais qui représentent une portion moindre du chiffre d’affaires : hôpitaux, Ehpads, prisons.
« Pour l’heure, nous sommes oubliés dans cette crise »
Alors, pour ne pas rester tétanisés et fragiliser encore la structure familiale, alors que « 90 % des 45 salariés sont au chômage partiel depuis le mois de mars », Jean-Jacques et Simon Mespoulet ont eu l’idée de proposer des « ventes flash » d’articles aux particuliers.
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« La problématique est bien de refaire un peu notre trésorerie, mais aussi d’éviter le gaspillage. Ce que nous vendons aujourd’hui, ce sont des produits avec des dates limites de consommation : bières en bouteille, jus de fruits, sodas », précise le jeune responsable.« La problématique est bien de refaire un peu notre trésorerie, mais aussi d’éviter le gaspillage. Ce que nous vendons aujourd’hui, ce sont des produits avec des dates limites de consommation : bières en bouteille, jus de fruits, sodas », précise le jeune responsable.
Le succès rencontré par une première vente, le 19 décembre, les a incités à reconduire le dispositif. « Entre 100 et 120 personnes sont venues et nous avons réussi à écouler environ 50 % du stock de bières bouteilles et entre 60 et 70 % des jus de fruits et soft. C’est pour cela qu’on a renouvelé l’opération et que nous allons continuer en attendant un contexte plus clément », indique-t-il.Lors de la première vente ouverte aux particuliers, au mois de décembre dernier, l'entreprise avait pu déstocker une partie de ses marchandises menacées par la date limite de consommation.
Hier matin, à l’ouverture des portes, et alors que les camions de livraisons restaient toujours à l’arrêt contre le quai de chargement, une trentaine de particuliers étaient déjà au rendez-vous. Missionné à Matignon voilà une quinzaine de jours en tant que président de la Fédération nationale des boissons, Jean-Jacques Mespoulet espère que les paroles vont rapidement être suivies d’actes. « On ne demande pas plus que les autres, mais pour l’heure, nous sommes oubliés dans cette crise. On espère être entendu et que ce soit suivi d’actes. »
Julien Bachellerie
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1 commentaire
onsefout denous a posté le 26 janvier 2021 à 09h50
tres bonne initiative de ce petit patron, par contre dommage de faire de la pub pour cet empoisonneur américain dans l'article
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