Bars et restaurants fermés : un distributeur de boissons du Pas-de-Calais appelle à l’aide

Le grossiste Sodiboissons pourrait mettre la clé sous la porte.

 Saint-Omer (Pas-de-Calais), dimanche. Laurent Pecqueur, patron de Sodiboissons, a été contraint de jeter une partie de ses stocks.
Saint-Omer (Pas-de-Calais), dimanche. Laurent Pecqueur, patron de Sodiboissons, a été contraint de jeter une partie de ses stocks. Sodiboissons

    Entreprise florissante avant l'épidémie de Covid-19, avec un chiffre d'affaires de 38 millions d'euros, Sodiboissons, installée à Saint-Omer (Pas-de-Calais), est aujourd'hui à l'arrêt. Laurent Pecqueur, son directeur, craint de ne pouvoir se relancer sans aides de l'Etat : « Nous réalisons 98 % de notre chiffre d'affaires avec les professionnels des bars, cafés et restaurants. Comme eux, nous avons été stoppés net. C'est d'autant plus difficile à accepter que nous étions en croissance constante, avec 100 salariés motivés. »

    L'entreprise avait même fait parler d'elle pour avoir été l'une des premières à verser deux fois la prime Macron. Mais aujourd'hui, le dirigeant fait feu de tout bois pour trouver de l'aide : « Nous demandons que notre filière bénéficie des mêmes aides que celles octroyées à nos clients, comme la prolongation du chômage partiel et l'annulation des charges sociales. Car, même si notre activité reprend avec la réouverture des cafés et restaurants, ça ne sera pas comme avant. Je table au mieux sur 50 % des ventes en juillet et en août. »

    « Les assurances doivent nous indemniser »

    Contraint de jeter une partie de ses stocks dont la date limite était dépassée, Laurent Pecqueur aimerait aussi pouvoir compter sur les assurances : « Il faut qu'elles s'engagent à nous indemniser, au moins en partie, pour nos pertes d'exploitation. Si elles ne le font pas, non seulement elles perdront de nombreux adhérents, mais certains de mes collègues sont même prêts à ne plus s'assurer. »

    Le téléphone du patron ne cesse de sonner. Au bout du fil, des salariés inquiets de savoir quand ils pourront retravailler. « Je veux bien me résoudre à perdre de l'argent, conclut Laurent Pecqueur, mais pas mes salariés. »