Par l'intermédiaire de la fédération nationale des boissons (FNB), ils réclament "un véritable plan de survie pour la filière CHR", à l'heure où les rumeurs d'un confinement allongé enfle avant les annonces présidentielles de ce 24 novembre.

"Les rumeurs quant à la possible réouverture des bars et restaurants au 15 janvier nous obligent à envisager 11 semaines consécutives de fermeture et de perte de chiffre d’affaires..." Dépité, Louis Bonifassi, de la maison carrossoise éponyme, qui entrevoit un avenir catastrophique pour sa clientèle et les autres fournisseurs impliqués autour d'une filière CHR mise à genoux.
"Suite au confinement du printemps dernier, durant lequel nous avons perdu 98% de notre chiffre d’affaires, nous avons accompagné nos clients dans la mise en place de protocoles sanitaires et dans leur réouverture (mise en place d’échéanciers des factures antérieures, échelonnement des factures, proposition de produits adaptés…). Les contraintes liées à cette réouverture ont fortement impacté notre business et notre rentabilité, y compris pendant la période estivale." Alors, le spectre de fêtes sacrifiées se faisant menaçant, et même si les professionnels saluent les récentes annonces quant aux aides apportées aux entreprises durement impactées par la crise sanitaire ("nécessaires mais toutefois insuffisantes"), la Fédération Nationale des Boissons réagit, pendant que sur le terrain, les grossistes continuent leur lobbying auprès des élus locaux, et sollicitent leurs fournisseurs (brasseurs, industriels, vignerons...) pour faire un geste solidaire en 2021, en demandant notamment la neutralisation des tarifs. Et de rappeler que "ce deuxième confinement aggrave l'état de santé de toute la filière CHR, déjà en grand danger, en premier lieu, nos clients, mais aussi toute la chaîne amont, nous-mêmes grossistes en boissons, ainsi que d’autres producteurs, brasseurs ou encore viticulteurs, qui commercialisent quasiment exclusivement leurs produits auprès de ces acteurs. "

"Le gouvernement, encouragé par les élus locaux, s’engage régulièrement à soutenir l'art de vivre à la française. Mais l’activité partielle, l’accès au fonds de solidarité jusqu'à 10.000€ par mois, réservé à certains, ou encore le recours aux PGE ne suffiront pas à sauver nos entreprises d'une faillite certaine."

Que demande la Fédération des grossistes en boissons ?

"Ce dont nous avons besoin ? De mesures d’activités partielles actuelles maintenues, sans conditions, sur 2021 ;  mais aussi l’exonération des charges sociales patronales rétroactivement sur toute l’année 2020, quelles que soient les tailles d’entreprise, aussi longtemps que les contraintes et restrictions sanitaires perdureront, et la possibilité d’étendre les échéances de remboursement des PGE sur 10 ans." Souhaité aussi, un effort sur le reste à charge pour les formations mises en œuvre dans le cadre du FNE Formation, avec une prise en charge de 100% des coûts pédagogiques. "L’État doit également poursuivre le dialogue avec les banques et les acteurs de l’assurance, qui jouent un rôle essentiel dans l’irrigation financière de l’activité et la prise de risque. Or ce sont aujourd’hui les grands absents du mouvement de solidarité national."