[Interview Membre Associé]
Notre démarche RSE repose sur quatre piliers, quatre lignes directrices qui guident nos actions au quotidien mais aussi sur le long terme.
Rendre nos boissons plus vertueuses, c’est-à-dire concilier le plaisir et la responsabilité, grâce à l’amélioration de leur qualité nutritionnelle, en réduisant notamment leur teneur en sucre.
Chaque année, nous dédions près de 6 millions d’euros à l’amélioration de nos produits (recettes, emballage…).
Préserver les ressources naturelles et réduire notre empreinte carbone. Cela représente de nombreux sujets comme les énergies, les transports, nos emballages ou encore l’eau qui est notre principal ingrédient. Sur cette dernière nous œuvrons à réduire drastiquement notre consommation.
Aujourd’hui nous utilisons 1,8 litres d’eau pour produire 1 litre de boisson et nous souhaitons aller plus loin avec pour ambition de restituer deux fois plus d’eau que nous en prélevons. C’est un acte concret de régénération des ressources naturelles.
Dans ce même pilier, la réduction et la circularité de nos emballages constituent un axe majeur car ils représentent 40 % de nos émissions de CO2 (verre, aluminium et plastique). D’ici 2026, toutes nos bouteilles plastiques seront fabriquées en 100 % RPET. Et même si nous avons déjà allégé nos bouteilles plastique de plus de 20% depuis près de 20 ans, nous cherchons toujours de nouvelles voies de réduction. L’obligation des bouchons attachés a été l’opportunité de diminuer les diamètres de goulots de nos bouteilles. Avec 2 millimètres en moins, nous avons économisé 800 tonnes de plastique par an. Et bien sûr le nerf de la guerre est aujourd’hui de créer des boucles circulaires : la consigne (pour recyclage et/ou réemploi), en faveur de laquelle nous militons, est la réponse évidente à cet enjeu majeur.
Nos deux derniers volets intègrent la dimension Sociale et humaine de la RSE : Prendre soin des gens, grâce à nos volets People et Société qui concernent nos collaborateurs, l’ensemble de nos partenaires et la société dans son ensemble.
Chez Suntory, nous souhaitons que chaque personne qui travaille à notre contact évolue dans un environnement et des conditions de travail saines, respectueuses, et équitables.
Notre volet « Société », plus philanthropique, repose sur le principe de rendre à la société. Pour ce faire, différents programmes sont en place comme l’arrondi sur salaire avec Microdon, notre partenariat avec le Secours Populaire ou encore notre programme d’éducation à l’eau baptisé Mizuiku à l’attention des jeunes générations.
Le développement durable n’a pas de sens si nous le faisons seul. Nous sommes tous le maillon d’une chaîne et les efforts de tous paient. Nous sommes dans une démarche d’amélioration continue de nos produits, de nos emballages, de nos process et nous réfléchissons sans arrêt à « comment faire mieux ». Dans cet état d’esprit collaboratif, nous avons rencontré les adhérents de la FNB dernièrement afin de discuter ensemble des solutions en matière de logistique et de décarbonation de nos flux de livraison. Les grossistes en boissons possèdent ces expertises essentielles pour notre filière.
Les grossistes en boissons sont bien plus que des maillons logistiques : ce sont nos partenaires de terrain, nos relais stratégiques auprès des professionnels des CHR. Ils sont notre « Gemba » comme on dit chez Suntory, c’est-à-dire notre regard direct sur la réalité du marché, sur les attentes des clients et les usages concrets.
Les grossistes en boissons jouent un rôle essentiel dans la logistique circulaire et la mise en œuvre concrète de nos engagements environnementaux. Grâce à leur expertise opérationnelle, ils sont capables d’optimiser les flux de retour, de faciliter la reprise des emballages consignés, d’identifier les points de collecte les plus efficaces. Ce savoir-faire de proximité, souvent sous-estimé, est un levier clé pour faire émerger des modèles plus durables. Leur compréhension fine des contraintes de terrain nous permet d’adapter nos innovations logistiques : réduction des surfilms, palettes optimisées, gestion du verre, tout est plus pertinent quand c’est construit avec eux.
En parallèle, ils sont une courroie de transmission entre producteurs et CHR. Ce rôle est tout aussi précieux. Ils sont les premiers témoins du terrain. Ils nous font remonter des informations stratégiques : préférences de formats, attentes en matière de produits plus responsables, retours sur nos nouveautés, mais aussi alertent sur les contraintes spécifiques du terrain. Cette veille de marché, remontée en temps réel, est essentielle pour ajuster nos offres, renforcer leur impact et construire des solutions vraiment utiles. C’est en les écoutant, en étant présents à leurs côtés, que nous construisons un modèle durable concret, ancré dans les réalités de la distribution.
Le regard est évidemment positif ! Engagés nous-mêmes sur ces questions, nous ne pouvons que saluer la démarche initiée par toute une profession. Nous sommes tous interdépendants. Tout ce que va faire la profession en matière de RSE, impulsé par la FNB, pousse dans la même direction que ce que nous faisons en tant que fabricants. La vérification du label par un organisme de contrôle tiers indépendant est évidemment une garantie supplémentaire pour notre filière.
Nous travaillons souvent sur les aspects logistiques pour optimiser les flux car nous ne pouvons pas nous permettre de faire des retours à vide. Pour toutes ces questions d’optimisation de la logistique et réflexions sur les modes de livraisons, les grossistes sont les premiers à prendre des risques, comme les livraisons en centre-ville en camion électrique. Et, c’est bien connu, les premiers de la classe entrainent les autres dans un mouvement vertueux.
Ce que nous pourrions faire à l’avenir, c’est travailler ensemble sur la préservation et la régénération de l’eau. C’est un vrai appel à candidatures pour unir nos forces, car sans eau, c’est toute notre filière qui est menacée.
La consigne est un défi pour tous dans les prochaines années. Pour laver et réutiliser nos bouteilles, nous devons d’abord pouvoir les récupérer, et cette expertise de la proximité et de la gestion de ces flux, ce sont les grossistes en boissons qui la possèdent. Toute la filière devra réfléchir à la mutualisation des moyens, à la logistique, aux flux financiers adossés à la consigne. Nous aurons besoin de nous appuyer sur leur expertise pour élaborer un modèle à grande échelle, efficient et pérenne, qui inclut les acteurs de la grande consommation.
Nous avons plutôt des démarches à poursuivre ensemble pour valoriser les initiatives de tous (nouveaux formats, produits) qui permettent d’installer et de rendre visible auprès du consommateur de nouveaux modes de consommation plus vertueux.
Valentine Noury dirige depuis 2022 la direction des affaires extérieures et du développement durable de Suntory Beverage & Food France.
La marque produit et commercialise en France les boissons Orangina, Schweppes, Oasis, Champomy, Pulco. Rachetée en 2009 par le groupe Suntory, l’entreprise bénéficie d’une double culture franco-japonaise, importante sur les questions RSE.