Labellisée depuis avril 2025, la Maison Pernet, entreprise familiale centenaire, a engagé toute son équipe dans une dynamique structurante et fidèle à ses valeurs. Aurélien Pernet, chef de projet RSE, nous partage les coulisses de cette première labellisation.

Racontez-nous comment l’entreprise s’est engagée dans cette démarche de labellisation RSE Grossiste en boissons Engagé ?

La RSE était déjà présente dans l’entreprise : le sujet de la labellisation revenait donc régulièrement en réunion commerciale ou dans les échanges internes. À mon arrivée en 2024 en tant que chef de projet RSE, la labellisation était l’objectif central de ma mission. Mon mémoire de fin d’études portait d’ailleurs sur « les risques à ne pas être labellisé », appuyé par des interviews de clients, partenaires et salariés. Ce travail a nourri un diagnostic solide et permis d’engager les premières actions concrètes dès septembre 2024. Nous avons ensuite déposé notre candidature en novembre et réalisé notre premier audit, à notre demande, en mars 2025.

Parmi les cinq engagements du label, lequel a été le plus structurant pour votre entreprise et pourquoi ?

Sans hésiter, le pilier gouvernance. Nous menions déjà de nombreuses actions sur les autres piliers, mais, comme souvent dans les PME, sans les formaliser. En travaillant sur le projet, j’ai par exemple retrouvé des articles de 2003 mettant en avant la récupération des eaux de pluie pour optimiser le lavage en vue du réemploi de nos bouteilles en verre. La RSE était donc présente « en creux ». Le label nous a aidés à la structurer, à la documenter et valoriser notre manière de travailler, qui repose sur une logique d’amélioration continue qui dépasse la seule RSE. Cela bénéficie aujourd’hui à l’ensemble de l’entreprise.

Comment a été vécu votre premier audit de labellisation ? Avez-vous une anecdote à partager ?

Très positivement. Nous avions mis en place un groupe de travail pluridisciplinaire composé de salariés et leur implication a été remarquable, tout comme celle des autres collaborateurs. Nombreux ont demandé spontanément les résultats après le passage de l’auditeur : un signal fort d’appropriation collective, qui est en soi une belle satisfaction, indépendamment des résultats de l’audit initial.

En amont, les membres du groupe de travail avaient été formés grâce aux outils et formations proposés par la FNB, ce qui a installé un langage commun et une dynamique de travail très qualitative.

Pouvez-vous citer des exemples concrets d’actions mise en œuvre dans le cadre du label ?

	Engagement n°5 – Renforcer nos ancrages territoriaux La création de la marque « Boissons de terroirs », menée de A à Z par un alternant, avec l’appui des équipes, pour valoriser les produits locaux et l’excellence des terroirs auprès de nos clients.
	Engagement n°3 - Réduire l'empreinte carbone de ses activités Le bilan carbone : il a mis en évidence le poids de nos flux d’approvisionnement et nous a permis de renforcer l’optimisation des tournées et la sensibilisation de nos clients sur ce thème.
	Engagement n°4 – Être un employeur responsable L’intégration de notre démarche RSE dans le livret d’accueil des nouveaux salariés : dès l’embauche, chacun connaît nos valeurs, nos engagements et les gestes attendus.

Quels bénéfices tirez-vous de cette démarche, en interne comme en externe ?

En interne : davantage de cohésion d’équipe, un cadre de travail commun et une méthodologie adaptée pour intégrer durablement la RSE dans l’ensemble de nos process.

En externe : un accueil très favorable des clients, fournisseurs et partenaires. Cela nous a permis de créer de nouvelles relations de travail, de consolider nos relations de confiance et offert de nouvelles opportunités commerciales. Cela a également renforcé notre légitimité à questionner nos fournisseurs sur leurs propres démarches RSE et à partager nos bonnes pratiques respectives : des discussions fructueuses et enrichissantes pour tout le monde.

Quels ont été les principaux freins ou difficultés rencontrés et comment les avez-vous surmontés ?

Même si nous avons progressé sur ces questions, le principal défi a été la communication et la nécessaire pédagogie dont il faut faire preuve constamment. Comme dans beaucoup d’entreprises familiales, nous faisions les choses, mais sans toujours les expliquer ni les valoriser. En expliquant le sens, en informant et en formant, on lève rapidement les réticences. L’alignement entre discours et actes paraît plus cohérent et s’en trouve renforcé.

Quels conseils donneriez-vous à un dirigeant qui hésite encore à se lancer dans cette démarche ?

Ne pas attendre d’avoir tout formalisé pour commencer. Le label sert justement à faire l’état des lieux, à révéler les forces existantes, à prioriser les progrès et à franchir des paliers. C’est une démarche exigeante, mais très structurante et valorisante pour l’entreprise.

Comment avez-vous réalisé le diagnostic initial et la priorisation des actions à mettre en œuvre ?

Nous avons utilisé l’outil en ligne, disponible sur le site de la FNB. Et, naturellement, nos premières actions ont été ciblées sur les points les plus sensibles. Nous avons avancé précisément et concrètement, sans créer « d’usine à gaz » et sans précipitation.

Quels outils vous ont été les plus utiles jusqu’ici ?

L’auto-diagnostic pour prioriser nos actions, les formations initiales dispensées au groupe de travail pour mobiliser et comprendre les attendus, et l’outil de cartographie des parties prenantes pour initier des échanges riches avec nos fournisseurs et partenaires.

Y a-t-il un sujet en particulier sur lequel vous souhaitez aller plus loin dans les mois à venir ?

En vu de l’audit de renouvellement, nous poursuivons nos efforts sur l’optimisation des tournées et la reprise des déchets de nos clients, notamment le verre à usage unique qui représente un gros volume. Nous renforçons également nos actions en matière de sécurité et d’amélioration des conditions de travail : nous avons par exemple récemment doté nos livreurs et préparateurs de commandes de sangles de transport afin de réduire les effets du port de charges lourdes et renouvelé les sièges de bureau, plus ergonomiques.